19.7.13

Et non !

Hier il est exactement 4h20 du matin quand je descend, suivie d'un jeune homme et d'une vieille dame, du sherout n°66 (taxi/bus/fourgon-où-tout-le-monde-tape-la-discute).
En coeur nous nous dirigeons tous les trois dans ma même direction : le sommet de la rue Bialik (l'Everest quoi).
Il fait très chaud, il y a au moins 125% d'humidité dans l'air, aucun des Jackson Five ne pourrait rivaliser avec ma coupe, fatiguée j'opte pour la facilité et remarquant que le jeune homme marche à vive allure, je décide de suivre ses pas.
La vieille dame, qui se trouvait derrière moi, est très vite éliminée de la compétition, au bout de quelques mètres ni moi ni le jeune homme ne l'entendons. On ne saura jamais ce qui lui est arrivé...

Appelons le jeune homme "Bob" pour aller plus vite.

Bob et moi, sommes donc les deux seuls survivants de cette randonnée.
Tout semble bien se dérouler, je pense enfin à enlever le gilet que je portais dans le sherout à cause de la clim, j'ai donc l'impression d'avoir moins chaud pendant 2 secondes, mes jambes sont au taquet et mon coeur aussi.
À mi chemin, oubliant de marcher sur les pas de Bob, un écart se creuse entre nous.
Heureusement Bob se retourne, me jette un coup d'oeil, et de plus belle je reprends du rythme. Cet écart, je ne sais pour quelle raison, fait naître en moi l'envie de le dépasser. J'accélère alors la cadence en essayant de ne pas éveiller chez lui le moindre soupçon...
Nous sommes maintenant au trois quart du chemin, j'arrive à constater qu'il ne porte pas de baskets bleues foncées mais noires, je gagne du terrain et m'imagine déjà sur la première marche du podium.
Bob qui n'a sans doute pas dormi depuis très longtemps, commence à zigzaguer légèrement de gauche à droite... Dois-je moi aussi zigzaguer pour ne pas ralentir ? Bob essaye-t-il de me déconcentrer ? Ou est-il tout simplement bourré ?
Très vite je comprends qu'il ne fait qu'éviter les nombreux cafards morts sur notre chemin, une fois le cimetière dépassé, Bob trace tout droit, suivi de mes pas lourds mais décidés.

Ca y est, j'aperçois enfin le fabuleux passage piéton qui marquera la fin de cette traversée !
Le feu piéton est rouge, Bob comme tout israélien qui se respecte attend gentiment son tour (il est 4h du matin dans la banlieue de Tel Aviv...) je profiterai de cette aberration pour traverser à l'arrache et le semer !
À moi la victoire, arrivée enfin à sa hauteur je me redresse fièrement, Bob me prend par surprise et me lance en souriant : "Et non, c'est moi qui ai gagné !".

Pfff mais quel gamin...

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