6.8.13

Hatoulim

Je dédicace ce billet à mon chat, Hatoul, resté à Paris et qui, je le sais, je le sens, je l'espère, pense à moi tous les jours, toutes les nuits, même quand il dort.



Comme j'ai pu l'écrire précédemment, la rue Bialik de Ramat Gan, est longue d'environ 346 km. Touts les matins entre 7h50 et 8h je la parcours de haut en bas pour me rendre avec joie au travail. 
Je passe en moyenne devant 20 boutiques, toujours sur le même trottoir, celui de droite.
Certaines sont déjà ouvertes, d'autres lèvent les rideaux de fer. 
Il y a quelques jours j'ai remarqué, qu'un nombre incroyable de chats squattent cette rue.
Ce ne sont pas les chats qui m'étonnent, il y en a beaucoup en Israel comme dans tous les pays méditerranéens, mais c'est leurs comportements que je trouve particulièrement débile.

Le chat mesquin ou "meskin" (mais con aussi) : 14 rehov Bialik.

Celui qui ne cesse de miauler devant un café qui fait son ouverture. Aucun client n'est assis dehors, pas moyen donc de choper un bout d'omelette ou de fromage tombé de l'assiette d'un petit-déjeuner. Ce chat fait les 400 pas en usant de sa plus belle voix pour amadouer...le néant. Je n'ai jamais compris ce qu'il voulait.

Le jour où je ne travaille pas le matin, je me pointe à ce café et vois ce que le chat meskin recherche.


Le chat flippant : 20 - 22 rehov Bialik.

Un chat blanc tacheté noir qui n'en a rien à foutre des passants. Je pense qu'il se prend pour Jésus, il reste AU MILIEU du trottoir, assis et regarde toujours devant lui. Je le vois toujours de dos puisque j'arrive derrière lui, je n'ai jamais osé me retourner pour voir à quoi il ressemblait de face, j'ai peur de me transformer en statut de sel comme dans la légende, parce que oui, ce chat malgré sa petite taille, est FLIPPANT. 

Le jour où je ne travaille pas le matin, je me retourne pour voir sa tronche.

Le chat qui porte des costards : 30 rehov Bialik. 

Ce chat est roux, il est mignon et me fait de la peine. Il est assis devant la porte d'un magasin de costards. Il attend son ouverture en remuant calmement la queue et ne laisse paraitre aucune émotion. Il me fait tellement de peine car j'imagine tous les matins que les retouches de son costume ne sont toujours pas prêtes, qu'il essaye d'en toucher un mot au tailleur qui fait le sourd d'oreille, qu'il se marie avec la femelle du coin dans quelques jours et qu'il a toujours rien à se foutre et qu'aucun chat de la rue ne veut l'aider. 

Le jour où je ne travaille pas le matin, je vais lui dire moi au responsable du magasin de quel bois il se chauffe !

La chatte qui fait le trottoir : tout Bialik.

Elle est toute noire, se dandine comme une panthère et pourrait être l'équivalent de Bar Rafaeli en chat.
Même moi je la trouve mignonne. Je sais pas si elle est vraiment une prostituée, personne me l'a confirmé, mais rien qu'à voir comment les autres matous la matent, c'est sûr et certain qu'elle en a brisé des coeurs et fait chavirer des moustaches. 

Le jour où je ne travaille pas le matin, je lui demande ce qu'elle pense de sa réputation.

Le gros chat : 34 rehov Bialik.

Il est comme son proprio, celui qui tient le kiosque du coin, gros, moche et poilu. Il est allongé à l'ombre et tourne avec le soleil. Il est franchement antipathique, il est à mes yeux, la chose la plus inutile au monde, même plus inutile que les cures-dents ou les arbres magiques dans les voitures. C'est son maître qui m'énerve en fait parce qu'il est méchant et qu'il sent pas bon. Le chat c'est pas sa faute mais j'arrive pas à ne pas lui en vouloir.

Le jour où je ne travaille pas le matin, je fais mes excuses au chat pour l'avoir jugé trop rapidement.

Et demain, je prends le trottoir de gauche pour changer. 



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